Vive la rentrée ! Mon dealer
ré-ouvre après une longue trêve estivale !
29 août 2014
26 août 2014
Un éclat de givre – Estelle Faye
Un souvenir des dernières dystopiales.
Dans un Paris post-apocalyptique, Chet
se débrouille comme il peut : en chantant dans un club de jazz
de Montmartre et en rendant des « services ». Un de ces
« services » consiste à rechercher le vendeur d'une
nouvelle drogue en Enfer. L'enfer, c'est l'ex quartier de
Denfert-Rochereau. La drogue elle, permet de ne plus ressentir les
effets de la chaleur qui est tropicale dans ce Paris presque
totalement revenu à la nature.
Je suis intimement persuadé qu'Estelle
Faye voulait d'abord une héroïne féminine. Pour une raison ou une
autre son personnage principal est devenu un homosexuel (bisexuel si
l'on veut être précis) avec une sensibilité exacerbée et un
talent tout féminin de la description vestimentaire.
Autant vous l'avouer tout de suite, je
n'ai pas particulièrement apprécié cette œuvre que je
qualifierais de suite improvisée d'événements (presque) sans queue
ni tête entrecoupée de très longs émois et auto-analyses du
héros. J'ai failli l'abandonner à plusieurs reprise, sans doute
parce que je ne suis pas le cœur de cible : mâle, hétéro,
habitant dans la région parisienne mais n'éprouvant pour la ville
qu'un intérêt limité, n'appréciant pas le jazz ni les
descriptions des tenues vestimentaires. Bref, peu de choses en commun
avec mon caractère. Et à 21 € le bouquin, ça me reste un peu en
travers de la gorge.
Le coté positif (quand même) est la
superbe couverture d'Aurélien Police.
23 août 2014
Oscar Wilde et le jeu de la mort – Gyles Brandreth
Un souvenir de Saint-Maur
en poche (édition 2014).
Après le
meurtre aux chandelles, nous retrouvons Oscar Wilde, Robert
Sherard (le narrateur) et Arthur Conan Doyle pour une nouvelle
enquête. Encore une fois, Oscar Wilde est personnellement concerné
par les assassinats car il en est en quelque sorte l'instigateur.
C'est en effet à la suite d'un jeu qu'il a proposé lors d'une
réunion de son club Socrate que des personnes commencent à
disparaître. Le jeu en question est le jeu de la mort, chaque
personne inscrit sur un papier le nom de la personne qu'il voudrait
tuer. Les papiers sont ensuite placés dans une urne où ils sont
tirés un à un. Le but du jeu est de trouver qui veut tuer la
personne inscrite sur le bulletin et pourquoi.
Une fois de plus la flamboyance d'Oscar
Wilde est rendue à merveille. On trouve aussi avec plaisir des
contemporains d'Oscar Wilde comme Abraham « Bram »
Stocker. Sans oublier que l'enquête est prenante car dernière
victime programmée est la charmante épouse d'Oscar Wilde.
Rectification : en fait l'enquête n'est palpitante que dans
l'enjeu final. Lors du déroulement de l'enquête, on a l'impression
qu'ils naviguent de droite à gauche sans faire de progrès jusqu'à
ce qu'Oscar Wilde convoque tout le monde et déballe, avec toute la
théâtralité dont il est coutumier, ses imparables conclusions.
La citation du jour : « Surveille
tes pensées, car elles deviennent tes paroles, récita-t-il.
Surveille tes paroles, car elles deviennent tes actions. Surveille
tes actions, car elles deviennent tes habitudes. Surveille tes
habitudes, car elles deviennent ton caractère. Surveille ton
caractère, car il devient ton destin. »
La deuxième citation du jour qui
ressemble à une citation tirée du précédent opus : « Le
sérieux est l'unique refuge des gens stupides »
La troisième citation du jour :
« La vérité, c'est que j'aime les superstitions. Elles
donnent de la couleur à la pensée et à l'imagination. Elles
s'opposent au bon sens et le bon sens est l'ennemi de ce qui est
romantique. »
20 août 2014
Intrusions – Pierre Stolze
Les fidèles de ce blog ont compris que
je voue une vénération
sans borne à Pierre Stolze, et ce depuis 1986 où j'ai lu « Marylin
Monroe et les samouraïs du père Noël ». Un peu tardivement
je vous l'accorde, j'essaie de compléter ma collection de livre de
cet auteur.
Intrusions étant depuis longtemps
indisponible et introuvable par mes réseaux habituels, je me suis
décidé à demander directement à l'auteur s'il n'avait pas un
exemplaire dont il voudrait se débarrasser pour le modeste lecteur
que je suis. Rendez-vous est pris pour les imaginales
où s'est effectuée la transaction. Pensant avoir enfin la totale,
grande a été ma déception quand je me suis rendu compte qu'il me
manquait aussi « Les métamorphoses du Vorax »... Damn !
Entre le dernier homme sur terre
affrontant les parques, un guerrier japonais se transformant en ours,
des chevaliers teutons, un architecte confronté à une concentré de
différentes culture,... ce livre est un recueil de six nouvelles
hétéroclites avec pourtant un point commun : l'intrusion d'un
élément discordant dans une situation (relativement) stable.
Ce livre qui approche du quart de
siècle (car édité en 1990 aux édition de l'aurore dans la
collection Science-Fiction) est un recueil de nouvelles où, une fois
encore, le « pas encore quadragénaire » Pierre Stolze
nous laisse imaginer l'étendue de sa culture. Que ce soit sur les
religions, le japon médiéval, l'art... Docteur Stolze connaît
tout ! Le plus impressionnant est que tous ces éléments
encyclopédiques sont au service de l'histoire. Merci docteur !
Du docteur Stolze, je vous conseille
aussi, dans un registre complètement différent « Georges,
Simone et Salomon »
17 août 2014
Adieu – Jacques Expert
Un souvenir de Saint-Maur
en poche (édition 2014)
Flashback : 2001, des familles (à
l'exception du père qui disparaît) sont assassinées en région
parisienne. Chargé de l'enquête, le commissaire Langelier piétine
jusqu'à que sa hiérarchie l'écarte.
Dix ans plus tard, le soir de son
départ à la retraite, Langelier règle ses comptes. Avec l'enquête
qu'il a poursuivi dans son temps libre, avec Ferracci, son supérieur
qui lui a fait porter le chapeau sur l'échec de l'enquête initiale,
avec certains de ses collègues qui l'ont espionné pour le compte de
Ferracci.
Une fois de plus, Jacques Expert (à la
scène, directeur des programmes de RTL) casse les codes du polar
classique : la continuité du flic chargé de l'enquête, le
suspense impliqué par un tueur en liberté qu'il faut arrêter avant
qu'il ne récidive. Même si l'enquête appartient au passé, la
tension est permanente et l'affrontement entre Langelier et Ferracci
est magistrale. L'obsession de Langelier est finalement très humaine
et cela ajoute au stress. Encore une fois, j'ai été bluffé.
On pourra aussi lire du même auteur
« La
femme du montre » et « La
théorie des six ».
14 août 2014
Le casse du continuum (Cosmique fric-frac) – Léo Henry
Sorti directement en poche chez Folio
SF.
Vostok 17-1456, Kaboom, Brescia,
Octave, Marymay, Tabitha et Rétrominot sont les meilleurs dans leur
partie. Que ce soit le massacre, les cambriolages de haut vol ou les
explosifs. Ils sont réunis sous la tutelle de la sentinelle pour
effectuer le casse du continuum ou plutôt le hack de Dieu.
Qu'il soit sorti directement en poche
m'a rappelé la grande époque de J'ai
Lu Science-fiction qui, sous l'égide de Jacques Sadoul sortait à
l'époque une grande quantité de livres inédits. Tempus Fugit.
Il faut quand même que Folio SF se
calme sur les quatrièmes de couverture, je cite : « Thriller
de science-fiction convoquant tour à tour les souvenirs d'Ocean's
Eleven, de Ratinox, d'Inception, de James Bond
et de bien d'autres ». Ocean's Eleven ? De un, ils ne sont
pas onze, de deux c'est de la SF ! Ratinox ? Cette
référence est un peu plus légitime... Mais bon... Inception ?
Là, je ne vois pas... James Bond ? Et puis quoi encore ?
Madame Bovary ? Jane Austen ?
Ça continue avec un bel exemple de
flagornerie, je cite : « L'occasion pour Léo Henry de
laisser miroiter toutes les facettes de son talent :
intelligence scénaristique, style affûté, imagination débordante,
humour ravageur... ». Remarquez les points de suspension, qui
impliquent qu'il y en a beaucoup d'autres (de qualités) mais
l'espace disponible étant limité, ils n'ont pas pu toutes les
mettre (les qualités). Je pense que Folio SF doit beaucoup de fric à
Léo...
Bien plus accessible que la série
Yirminadingrad en collaboration avec Jacques Mucchielli et d'autres,
aussi divertissant qu'il soit, ce livre ne mérite pas autant de
cirage de pompe.
11 août 2014
La théorie des six – Jacques Expert
Un souvenir de Saint
Maur En Poche édition 2013.
La
théorie des six énoncée par le hongrois Frigyes
Karinthy (je n’invente rien, c’est indiqué au dos du livre
et si vous ne me croyez pas, suivez les liens vers Wikipedia !)
postule que tout individu nous est accessible par l’intermédiaire
de six poignées de mains (ça ressemble un peu à l’homme qui a vu
l’homme qui a vu l’ours).
C’est pour prouver cette théorie
qu’un homme commence à assassiner des gens. Il commence donc par
tuer un clochard à Marseille avec pour objectif de construire un
chemin sanglant vers sa cible. Comme tout psychopathe qui se
respecte, il réussit en parallèle à narguer les services de
police.
Plus convenu que « La
femme du montre » du même auteur, ce polar reste néanmoins
original et prenant juste qu'au terrible final.
8 août 2014
Les gardes de Haven – Simon R. Green
Avant de commencer ce billet, il faut
que que vous explique le pourquoi du comment. Comme c'est le troisième
volume de la série « Darkwood » et que j'ai lu les deux
premiers dans ma période de silence bloguesque.
Intrigué par une discussion entre
collègues concernant la série « Traquemort », j'ai
voulu tenter l'aventure Simon R. Green avec son autre série, la
susnommée « Darkwook ».
Le premier tome est de la Fantasy
« classique » : un chevalier devant sauver une
demoiselle en détresse prisonnière d'un dragon. Classique certes,
mais la plupart des personnages ne respectent pas les codes. Très
prenant.
Le deuxième tome est complètement
différent du premier dans le sens ou l'on retrouve le chevalier et
la demoiselle en détresse quelques années plus tard comme agents de
la garde dans la ville la plus pourrie du monde. Si la quatrième de
couverture ne précisait pas que ce couple est le même que dans le
premier volume, on pourrait prendre ça comme une toute autre série.
Le troisième volume est un pavé de
700 pages dans la lignée du deuxième. Hawk et Fisher
(respectivement l'ex-chevalier et l'ex-demoiselle en détresse) sont
toujours gardes et travaillent toujours dans Haven (la ville la plus
pourrie du monde). On les suit ici dans trois enquêtes pouvant être
lues séparément.
L'originalité du premier tome est
perdue et aucune nouveauté par rapport au deuxième tome. C'est un
peu dommage et j'ai personnellement subi un peu de lassitude
(<SPOILER>comme Starsky & Hutch, ils gagnent toujours à la
fin</SPOILER>). Espérons que la suite donne un coup de fouet à
la série...
La citation du jour : « À sa connaissance, quand quelqu'un voulait entre dans la Garde, on lui
faisait passer un test d'intelligence. S'il échouait, on
l'embauchait. »
5 août 2014
Le cinquième jour – Maud Tabachnik
Âmes sensibles, passez votre chemin
(et ne vous retournez pas!). Un souvenir de Saint-Maur
en Poche.
New-York, de nos jours, un psychopathe
de la pire espèce commence une série de meurtre plus glauques les
uns que les autres. Tous les inspecteurs dirigés par le commissaire
Stan Levine sont sur les dents. Jusqu’à ce Stan lui-même soit
impliqué personnellement.
<SPOILER>Sans vouloir déflorer
la fin, n’espérez pas y trouver du réconfort.</SPOILER>
Étonnant, mais fortement efficace : aucun chapitres ne porte ni
de nom, ni de numéro sauf à partir du décompte mortel. Une
technique d'écriture consiste à laisser le lecteur se faire une
idée de ce qui se passe après la dernière pas. Dans ce cas, rien
de ce que l'on peut imaginer n'est réjouissant.
Bizarrement et sans sexisme aucun, ce
n'est, de mon expérience, pas commun qu'une femme décrive avec
cette précision clinique des scènes et des idées aussi horribles
et désespérantes.
Parce qu'il existe certainement des
ordures du même acabit que le tueur décrit dans ce polar, ce livre
fait partie de ceux qui peuvent remettre en cause votre foi en
l'humanité et votre position sur la peine de mort. Toi qui entres
dans ce livre, abandonnes tout espoir.
Si l'on estime la qualité d'un livre par l'effet qu'il nous fait,
celui-ci est incroyable.
Du coup, je vais chercher dans ma PàL quelque chose de plus léger à
me mettre sous les yeux...
2 août 2014
Fugues – Lewis Shiner
Ray Shackelford, réparateur de
matériel hi-fi, a le pouvoir de faire revivre les albums mythiques
qui font partie de la légende de la musique : « Celebration
Of The Lizard »
des Doors, « Shine »
des Beach Boys, etc. Ces albums n'ont
jamais vu le jour mais ont fait l'objet de beaucoup de littérature
spécialisée. Utiliser ce pouvoir à des fin mercantiles s'impose
donc avec logique. Mais extraire du passé des choses qui n'auraient
pas du exister est-il sans danger ?
En dépit du World Fantasy Award
(1994), j'ai été désappointé par la structure du livre :
- La découverte et le début de l'exploitation de son pouvoir.
- Un interlude ou le héros part en vacances.
- La reprise des affaires.
Je n'ai absolument pas compris
l'intérêt pour l'histoire de cet interlude. De plus, la
science-fiction, et en particulier le paradoxe temporel n'occupe
qu'une partie anecdotique. Sans cet élément, on peut prendre le
roman comme l'histoire d'un mec passionné de musique, qui a des
soucis avec sa femme, tombe amoureux pendant ses vacances, essaie de
surmonter une enfance marquée par le traitement que lui a infligé
son père. Quand j'achète un bouquin estampillé « Science-Fiction »
dans une collection de science-fiction, je m'attend à plus de
science-fiction. Je crois que j'ai suffisamment répété
« science-fiction » pour aujourd'hui. Demain, je
m'attaque à un polar.
Dans la thématique musicale, on
préférera Armageddon
Rag de George R.R. Martin.
La citation du jour : « Peut-être
n'en faut-il pas plus pour être heureux : la jeunesse, la
beauté et un esprit vide de pensée. »
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