Il y a quelques jours, j’ai constaté avec effroi que ma
carte bancaire avait expiré à la fin du mois dernier. Je vous passe les
conversations surréalistes avec ma banque pour régler le problème (et c’est pas
fini). En fait, j’ai été atterré par la suspicion engendrée par l’unique moyen
de paiement restant : mon chéquier. A la gare, pour acheter des billets de
train il m’a fallu présenter non pas une, mais deux pièces d’identité (j’ai eu
peur d’avoir droit à la fouille rectale). Dans un autre magasin, franco :
« On ne prend pas les chèques », dans un autre j’ai eu droit à un
interrogatoire : « Vous habitez où ? Vous êtes déjà venu ici ?
Pourquoi vous ne payez pas par carte ? », suivi par la sentence
« J’espère que je n’aurais pas de problèmes pour encaisser le
chèque » et tout ça, devant les autres clients.
Je partage l’humiliation quotidienne des personnes de
couleur qui font régulièrement l’objet de contrôles d’identité. Avec quelques
kilos de muscles en plus j’en viendrais à suivre les conseils de Marilyn
Manson : « Use your fist and not your mouth »
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