30 juillet 2014

Miséricorde – Jussi Adler-Olsen


Une découverte de Saint-Maur En Poche.

Carl était un bon flic mais depuis qu'un de ses collègue a été tué et qu'un autre a perdu l'usage de ses jambes lors l'une mission, Carl n'est plus que l'ombre de lui-même. Pour le « récompenser », son chef crée un placard : le tout nouveau département V et place Carl à sa tête et comme unique enquêteur. Situé au sous-sol du commissariat, le département V a pour responsabilité de mener une dernière enquête avant de fermer définitivement le dossier.
Assisté par son étrange mais néanmoins efficace assistant Hafez el Assad, Carl rouvre sans grande motivation l'enquête sur la disparition de Merete Lyyngard, une femme alors promise à un bel avenir politique.

Les scènes sous forme de flash-back de la séquestration de Merete sont particulièrement horribles et anxiogènes. Le suspense monte crescendo jusqu'à un final sous haute tension. Rien ne nous est épargné, y compris le syndrome post-partum du flic.

Depuis « Je ne suis pas un serial killer » de Dan Wells, je me méfie d'un polar quand je vois une référence au magazine « Elle » sur la couverture. Mes craintes n'étaient pas fondées car ce polar est très prenant. Pas très original (on pense inévitablement à la série Cold Case et aux romans de James Patterson) mais d'une lecture très prenante.
La morale : les lectrices de « Elle » sont plus fiables que les journalistes du même magazine !

27 juillet 2014

Mordre le bouclier – Justine Niogret


Suite de Chien du Heaume.

Après avoir laissé Chien lécher ses plaies à la fin du sus-mentionné épisode, il est temps qu’elle reparte en croisade. C’est son amie Bréhyr qui la convainc de repartir avec elle à l’aventure. Cette dernière aussi a une croisade personnelle : se venger des personnes qui ont fait d’elle ce qu’elle est.

Dans ce volume, il y a beaucoup moins d’action que dans le précédent et énormément plus d’introspection. De plus, Chien qui était le personnage principal à laquelle nous nous étions attaché est reléguée au second plan derrière Bréhyr qui, entre nous soit dit, devrait consulter. Il a fallu la postface de Jean-Philippe Jaworski pour me rendre compte que ce qui m’avait gonflé est en fait un grand travail d’auteur avec ses références réservées à une élite culturelle.

Je reste donc sur une impression de déception car en sous-entendu je me suis vu lu traité d’imbécile inculte et ce n’est jamais très agréable.

P.S. : j'ai été contacté il y a de cela un certain temps, par Mnémos pour me faire parvenir un dossier de presse concernant le dernier roman de Justine Niogret. Après avoir répondu positivement, je n'ai plus eu de nouvelles... Tant pis !

24 juillet 2014

La femme du monstre – Jacques Expert


Un souvenir de Saint Maur En Poche édition 2013.

C’est un roman qui commence là où il se terminerait classiquement. Le meurtrier est connu et arrêté. Ha ! Mais il est où le suspense, il est où le long labeur des enquêteurs me demanderez-vous. Foin de tout cela car l’histoire commence au premier jour du procès et le point de vue narratif est celui de la femme du criminel. Celle-ci nous raconte leur histoire en tant que couple.

Légèrement raciste, un soupçon vieille France, carrément dominée par son mari, on hésite entre l’envie de la secouer (j’aurais bien dit « de la baffer » mais je ne frappe pas les femmes) et l’empathie qu’elle suscite.

Encore une fois, ce point de vue constitue la grande originalité de roman. Génial !

23 juillet 2014

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Et de 255 billets !

(j'aime les célébrations un peu bizarres)

21 juillet 2014

Ours – Diego Vecchio


Encore une découverte des dystopiales publié chez Arbre Vengeur dans la collection Forêt Invisible.

C'est un des cauchemars de toutes les mères : un enfant insomniaque. Quand l'heure du coucher devient un calvaire et épuise les réserves de maternaline (mot inventé par l'auteur mais qui est très explicite). Heureusement, les chinois ont inventés les ours en peluche souffrant du même syndrome et paradoxalement, c'est efficace ! Le plus difficile, c'est de mettre la main sur un exemplaire.

Commençant par les affres très réalistes d'une mère au bord de la crise de nerf, le roman enchaîne rapidement sur plusieurs contes pour adulte reliés entre eux. L'effet est très surprenant et les contes très originaux et un peu barrés sur les bords. Un des autres mots inventés par l'auteur mais qui aurait toute sa place dans le dictionnaire est « insomnifère ».

Diego Vecchio est un auteur argentin qui vit et enseigne en France. Il parle très bien français (je m'en suis rendu compte en le rencontrant) mais écrit en espagnol. Conquis par ce livre, je craquerai sans doute pour les autres œuvres de cet auteur (comme si cela ne suffisait pas...). Vive l'argentine !


19 juillet 2014

Back up – Paul Colize


Dans la série « je rattrape mon retard », un souvenir de Saint Maur En Poche édition 2013 avec un auteur du plat pays.

Un SDF se retrouve à l’hôpital victime d’un accident, et du syndrome Locked-in (en France on appelle ça le syndrome du scaphandrier). C’est une bonne occasion pour se remémorer son histoire très fortement liée à la musique. Le coté policier n’est pas en reste car l’événement à l’origine de tout est l’exécution des membres d’un groupe de rock. Qui et surtout pourquoi ?

C’est à une extraordinaire visite des années 60 où le mouvement rock prenait son essor que nous convie Paul Colize. Rempli de référence à des groupes ou des chanteurs que même ceux qui n’ont pas connu ces années en ont entendu parler. L’aspect policier n’est pas en reste avec une montée de la tension tout au long du livre pour se terminer en apothéose avec la toute dernière phrase.

Très original, très accessible, un régal ! Vive la Belgique !


16 juillet 2014

Les furies de Borås – Anders Fager


Une autre découverte des dystopiales publié chez Mirobole Édition.

A première vue, cet ouvrage s'apparente à un recueil de nouvelles fantastiques. Dans la première, un groupe de filles pas très catholiques participent à un sabbat encore moins catholique. Dans la seconde, historique celle-ci, une famille paisible de fermiers est décimée par des soldats et, dans ses derniers instants, l'homme, assisté de sa belle mère, lance une malédiction. Ainsi de suite jusqu'à la page 121 (sur 345), où je me suis rendu compte que la nouvelle que j'étais en train de lire était liée à la première.
Toute les nouvelles ne sont pas liées (encore que...) mais un fil rouge est présent.

La qualification n'est pas de moi, mais elle est tellement justifiée que je la reprend ici (merci ô qualificateur anonyme !) : « c'est du Lovecraft sans les adjectifs ». C'est difficile à décrire mais le coup de force de cet auteur est à la fois de nous plonger dans une ambiance extrêmement lourde tout en maintenant l'attention avec des incursions d'action fantastique. On est partagé entre l'envie de croire que c'est juste dans l'imagination des protagonistes et l'envie, aussi forte, de plonger dans le fantastique jusqu'à ce moment, dans chaque « nouvelle » où l'ambiguïté est levée.

Efficace et sans fioriture. Fager est un auteur à suivre pour tous les amateurs de Lovecraft et les autres. Vive la Suède !

14 juillet 2014

Dolfi et Marilyn – François Saintonge


2060, Professeur d'histoire spécialiste du XXième siècle, Tycho « rien à voir avec le cratère sélène » Mercier se retrouve en possession d'un clone pour le moins encombrant. En effet, c'est un clone d'Adolf Hitler et ceux-ci ont été déclarés illégaux. Comme si cela ne suffisait pas, son voisin passe l'arme à gauche et le clone de contrebande de Marylin Monroe qu'il possédait trouve asile chez les Mercier.

En plus des questions éthiques, François Saintonge pose aussi les questions de société. Comment un clone, illégal ou non, doit-il s'intégrer à la société ? Est-ce qu'un clone peut remplacer son équivalent « réel » ? Sommes nous condamnés à échouer dans le devoir de mémoire ? Etc...
Quelques longueurs mais des questions intéressantes.

La citation du jour : « Utile ou inutile, inoffensif ou dangereux, Homo faber est déterminé à fabriquer tout ce qu'Homo mercantor pourra fourguer »

11 juillet 2014

Un blanc – Mika Biermann


Un souvenir des dystopiales publié chez Anacharsis.

Comment une expédition en Antarctique peut-elle mal tourner ? Pour Mika Biermann, c'est extrêmement simple : dès le début. Prenez un groupe de personnages un peu psychotiques sur les bords, mettez-les sur un bateau et les ennuis commenceront dès le premier iceberg rencontré (véridique !).
La galerie des personnage contient un commandant en second obsédé par un pétard, une ichtyologue obèse et dépressive, un cuisinier nain et priapique et quelques autres. Un cocktail idéal pour galère sans nom.

Présenté comme un rassemblement sérieux de divers témoignages, l'auteur nous livre ici un très bon pastiche des expéditions polaires du XIXième siècle qui nous fait mieux comprendre les analyses psychologiques nécessaires pour devenir astronaute. Chaque témoignage reflète le caractère du narrateur. Jouissif !

8 juillet 2014

Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles – Gyles Brandreth


Une découverte de Saint-Maur en Poche dans la collection « Grands détectives » de 10/18.

Dans le Londres de la fin du XIXième siècle, un ami (amant ?) d'Oscar Wilde est assassiné, ce dernier découvre le corps qui disparaît mystérieusement le lendemain. Assisté de son ami Robert Sherard (qui est à la fois le narrateur et un personnage réel), le plus célèbre dandy britannique va mener l'enquête.

Il est des bouquins dont vous savez, après avoir lu une dizaine de pages, qu'il sera très difficile de les poser (ne serait-ce que pour des choses aussi triviales que travailler, manger ou dormir du sommeil du juste). Ce livre en fait partie. On est littéralement plongé dans l'époque victorienne, dans laquelle on retrouve avec plaisir Arthur Conan Doyle1, dans laquelle aussi, Jack l'éventreur sévit à Whitechapel. De plus, la personnalité (enfin, la personnalité que j'associais au personnage) d'Oscar Wilde est rendue à merveille. Enfin, l'enquête en elle-même est absolument prenante.
A propos de l'enquête, il y a un parallèle certain entre le couple Oscar Wilde – Robert Sherard et Sherlock Holmes – John Watson. Le premier étant le personnage central, l'autre relatant les progrès du premier tout en étant parfois utilisé par le premier.
Bref : un « must have ». Merci monsieur Brandreth.

La citation du jour : « La constance, comme vous le savez, est l'ultime refuge de ceux qui manquent d'imagination »
La deuxième citation du jour (parce qu'on ne se lasse jamais des citations d'Oscar Wilde) : « J'ai des goûts simples ; je me contente de ce qu'il y a de meilleur »
La troisième citation du jour (pour la route) : « Il ne faut jamais attendre de réponse à ses prières, Robert ! Si vous en recevez, elles cessent d'être des prières pour devenir des correspondances... »

1 faut-il le rappeler ? L'homme qui a créé Sherlock Holmes !

5 juillet 2014

Premier semestre 2014 – le bilan


Pour faire court, les chiffres :

Lus : 61
PàL : 32 (ce qu'on appelle les réserves pré-fermeture du dealer)
Salons / événements : 6

4 juillet 2014

Avance rapide – Michael Marshall (Smith)


Publié en mars chez Milady (la collection poche de Bragelonne), c'est le premier livre de Michael Marshall (qui signe parfois Michael Marshall Smith).

La cité à bien changée depuis notre bon vieux XXIième siècle. Les quartiers de la ville ont pris leur indépendance et au sein de ceux-ci règnent des lois particulières. Dans le quartier du son, il est interdit d'en émettre (des sons). Le Stable est un quartier refermé sur lui-même qui croit que l'extérieur est radio-activement mortel. Le quartier Natsci est spécialisé dans la technologie...
Dans cette environnement, Stark est chargé de mener une enquête sur l'enlèvement d'un habitant haut placé du quartier Centre. Bien sûr, ça commence toujours par une enquête tranquille mais ça dégénère rapidement.

Mon seul point de comparaison pour Michael Marshall (Smith) est « Les domestiques », roman fantastique (dans tous les sens du terme) publié chez le même éditeur. Onze années séparent les deux livres et cela se sent. Alors que dans « Les domestiques », l'intrigue est amenée petit à petit vers un final éblouissant, dans « Avance rapide », l'intrigue change trop souvent de direction et de sujet. Cela se laisse lire mais ça fait un peu brouillon.

La citation du jour : « Si ça bouge, tire, si ça ne bouge pas, tire jusqu'à ce que ça bouge ».

2 juillet 2014

Armageddon rag – George R. R. Martin


Non ! George R. R. Martin, ce n'est pas QUE Game Of Thrones (remarque, avant l'adaptation en série par HBO, peu de gens connaissaient le trône de fer et encore moins Martin). Armageddon Rag est un exemple parmi bien d'autres.

Suite au meurtre sauvage d'un imprésario, Sander « Sandy » Blair, écrivain victime d'un « blocage » est engagé par un magazine pour mener l'enquête. Le livre se découpe en deux parties : d'abord un pèlerinage nostalgique suivie d'une partie fantastique.

L'ensemble est redoutable d'efficacité et ceux qui ont connu la période narrée en détail (le début des année 70) pourront y reconnaître une partie de leur culture musicale.

La citation du jour : « Klaatu Borada Nicto, Gort ». Il m'a fallu deux bonnes minutes pour me remémorer l'origine. Et vous ?

PS : Le trône de fer trône fièrement sur mon mur de la honte.